Compagnie

Mauvais Garçon – Rennes (35), est composée de deux allié·es qui travaillent ensemble depuis déjà 10 ans : Enora Boëlle, metteur·e en scène, auteurice, interprète et Babeth Bouëtard, directrice de production. 

La structure porte le répertoire artistique d’Enora Boëlle et défend un travail de transmission et d’écoute auprès des publics. Récits de soi et adresses directes, corps et espaces graphiques, couleurs pop et synthétiques, autant d’éléments pour développer une adresse singulière et plurigénérationnelle. Mauvais Garçon donne la part belle aux canards boiteux et défend les spécificités de chacun·es comme forces vives. 


Enora Boëlle (il / elle / iel)

C’est en voyant des ados sur scène, à peine je rentre moi-même dans l’adolescence, que je capte en eux la liberté qu’ils et elles rencontrent. Pas d’école structurante de comédien·ne : « Ici on cherche des plantes à faire pousser, pas à désherber ». BIM. Pas de sésame pour ouvrir les portes, création de ma première compagnie Le joli collectif, à la fac Nanterre-Amandiers en même temps qu’un Master mise en scène et dramaturgie.

Douze ans de co-direction du Théâtre de Poche à Hédé-Bazouges avec Le joli collectif puis un passage éclair au Théâtre l’Aire Libre à St Jacques de la Lande. Au travers de la programmation, une découverte essentielle, celle des spectacles aussi adressés à la jeunesse. 

Moi, canard 2017 est le premier spectacle d’une série sur l’émancipation. Structurant, il affirme l’essence des problématiques qui me traversent : comprendre qui l’on est, notre rapport au monde, à la vie, à la mort, à l’altérité, trouver la force en soi de dire je. Commence alors un parcours de plusieurs spectacles, en solo pour la plupart, toujours en tournée : J’ai écrit une chanson pour Mac Gyver 2017, Sac à dos 2020, On ne dit pas « j’ai crevé » 2021, Cœur avec les doigts 2024. Avancer et comprendre puis choisir de ne plus diriger de lieu et porter avec Babeth, alliée de 10 ans, une nouvelle structure pour laisser pousser les mauvaises herbes. Mauvais Garçon porte mon répertoire, dont les deux prochains à venir U 2026 et Pour qui danse Marlon Rando 2027.

Babeth Bouëtard (elle)

On ne sait jamais très bien ce qui dirige notre regard et nous invite à regarder de tel point de vue, plutôt que d’un autre…

On ne sait jamais trop non plus qui a commencé en premier…

En vrac je dirais que grandir dans une famille d’agriculteurs et d’agricultrices aide pas mal à se sentir faire partie d’une communauté… ça aide aussi beaucoup à vouloir s’en émanciper… Ça a dû créer chez moi une sorte d’attachement profond au groupe et un besoin farouche de liberté…  J’aurais pu développer une carrière dans la restauration, pour le côté famille bouillonnante mais il y avait beaucoup plus de lumière et de liberté chez les artistes…

Après 3 superbes années d’exploration à l’IUP de Lille 3 dirigées ces années-là par Stéphanie Pryen – sociologue, j’ai commencé à travailler à Saint Brieuc, pour l’ODDC, un organisme créé par un département pour organiser le développement culturel de son territoire. Plusieurs programmations à l’année sans lieu, que des coopérations, des co-constructions… C’était le début de la fin des années Lang. On n’avait presque jamais de problème d’ordre budgétaire ! Suis restée 7 ans, entrecoupés d’aller-retour vers l’Afrique de l’Ouest pour accompagner les projets de la compagnie de théâtre béninoise Agbo N’Koko.

Ensuite, j’ai voulu monter un food truck mais encore une fois, j’ai compris que les humain·es allaient trop me manquer. J’ai rejoint le joli collectif, une compagnie avec un théâtre cette fois-ci… Avec elleux, 10 ans sont passés comme une balle et 2 théâtres plus tard, voici qu’avec Enora nous faisons naître Mauvais Garçon…